Terre d'accueil
Corse,
Je t’écris de ton ventre où j’ai logé mon âme
depuis lequel j’observe la beauté de tes flancs
de ton cœur, de ton sang
tes rivages frangés qui laissent libre la mer
son iris turquoise virant à l’outremer
quand la colère la gagne ou qu’elle s’égare au large
et tes rochers saillants
où s’accrochent souvent des parchemins de peau
quand j’y cours pieds nus, en femme revenue chèvre
repoussant les limites des lois de l’équilibre
ta toison de maquis
sombre, odorante et dense
forteresse imprenable en dehors des sillons
tracés par une faune qui l’a apprivoisée
J’entends le sanglier, le geai ou la tortue
qui peuplent les buissons dont ils mangent les baies
du lentisque odorant à l’arbouse grenue
et le souffle du vent
En cartographe sensorielle, Dorothée Coll trace en reliefs les contours olfactifs des parcelles de l’île en chair et en osmose avec sa plume. Elle reSense des instantanés de matières, de textures, de sons dans une chromologie polarohydre. Un recueillage poétique en iOde tellurique à sa terre d’accueil.